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Une de mes applications de la stratégie et de la tactique dans une compétition de Karate Knockdown

Updated: Nov 21, 2021


Gaetan Sauvé et Dennis Taylor lors du premier championnat Oyama U.S. Kyokusin en 1981. Stratégie de combat de Karaté Knockdown.
Application de la stratégie et de la tactique en Karaté Kyokushin Knockdown

STRATÉGIE DE COMBAT

« J'ai combattu ce dernier (6'8, 240 livres) à New York, combat que j'ai perdu par décision. J'ai quand même réussi à lui placer un ushiro-mawashi geri (coup de pied retourné arrière) en plein visage, ce qui l'a fait tituber, mais aucun arbitre ne m'a donné de waza-ari (un demi-point). Soshu Shigeru Oyama arbitrait ce combat. Il m'a alors dit en riant : "Almost. Almost! (Presque, presque)"

Il avait mis K.O tous ses adversaires après pour perdre en finale contre S. Shihan K. Fujiwara. Shihan Taylor m'avait alors dit : "What a tough fighter you are!" Ce compliment valait un trophée pour moi.

J'avais rêvé deux semaines avant que je combattrais contre lui. Le tirage des combats s'est fait d'une drôle de manière. Soshu Shigeru Oyama est venu me chercher et m'a mis devant lui en me disant : tu vas combattre contre lui. J'étais le plus petit et le plus léger des poids lourds (5'10, 180 livres) et lui le plus grand et le plus lourd. Il avait représenté les États-Unis au deuxième Championnat du monde au Japon en 1979 et moi j'avais représenté le Canada au même championnat à Tokyo. Peut-être pour ça qu'il nous a mis ensemble.

J'ai reçu ce commentaire de Sensei Gerry, un élève et grand ami, multiples champions canadien et nord-américain pendant plusieurs années. Il était présent lors de mon combat contre Dennis Taylor : "Shihan, vous ne rendez pas justice à ce combat!

A ce jour, ce combat avec Sensei Denis est la meilleure stratégie planifiée que j'ai jamais vue. Il était si grand qu'il traversait tout le monde, et il vous poussait encore et encore. Tout le monde pensait que tu étais fini - mais personne, même Denis, ne s'est rendu compte que tu le mesurais. Sur le dernier back up, tu t'es retourné et tu as lâché ce ushiro mawashi que personne n'attendait, surtout pas Denis! !! Tu l'as attrapé en plein dans la tête et il était presque hors de combat! !! Le meilleur jeu d'échecs/combat full-contact que j'ai jamais vu! Ce jour-là, j'ai appris que le combat requiert plus de cervelle que de muscles!"

La stratégie que j'ai utilisée : Au début du combat, il me chargeait et me faisait sortir du tapis. J'ai saisi qu'il m'attaquait toujours en ligne droite, parce que j'étais plus petit et plus léger que lui. Il utilisait la même tactique, double coup de poing, une ou deux fois suivi d'un low kick. Soshu Oyama nous ramenait au centre du tatami, j'ai alors compté le temps qu'il se rendait vers moi deux fois de suite.

Puisque je reculais à chaque fois, il a cru que sa tactique fonctionnait bien et il continuait à utiliser celle-ci. La troisième fois que Soshu Shigeru Oyama nous a replacés au centre, j'ai reculé encore en calculant le temps qu'il se rende à moi et j'ai attendu en plein milieu de son double coup de poing pour exécuter un ushiro mawashi geri (regardé la dernière photo, comment je suis placé et comment il est vulnérable à cette technique). Je me souviens que toute la foule s'est levé tout d'un coup de leurs sièges et a applaudi.

Le reste du combat, je me déplaçais en angle, stratégie qui est la mieux adaptée lorsqu'il y a presque un pied de différence de grandeur avec l'adversaire. Même si je savais que c'était la stratégie à utiliser, j'ai délibérément fait exprès pour reculer et l'amener dans cette trappe. Malheureusement, je n'ai pas eu ce waza-ari (un demi-point) qui aurait changé l'issue du combat. Cependant, j'ai énormément appris de cette compétition qui m'a ensuite servi tout au long de ma carrière de combattant.


Gaetan Sauvé

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